CAUSSES

CAUSSES

CAUSSES

Hauts plateaux calcaires atteignant de 600 à 1 250 mètres, les Causses se sont formés à l’époque jurassique: le calcaire s’est déposé en couches très épaisses sur les marnes couvrant le fond d’une large dépression du socle hercynien cristallin, située dans le sud du Massif central, entourée par l’Aubrac au nord, les Cévennes à l’est, la Montagne Noire au sud, le Ségala à l’ouest. Au Quaternaire, pendant les périodes froides, les formes karstiques sont apparues. Les surfaces planes de ces plateaux steppiques sont balayées par des vents froids et violents en toutes saisons; à un carrefour climatique (climat aquitain, climat méditerranéen, climat continental), les Causses ont un hiver froid, avec des gels fortement marqués, qui durent trois mois dans le causse Méjean et le Sauveterre, des étés torrides, des averses torrentielles en automne. Les Causses sont partagés par les gorges de l’Aveyron, du Tarn, de la Jonte, de la Dourbie; s’individualisent le causse Comtal au nord de Rodez, le plus occidental, le causse de Séverac entre Lot et Aveyron, le causse de Sauveterre à l’est, entre Lot et Tarn, le causse Méjean entre Tarn et Jonte (1 279 m), le plus élevé, le causse Noir entre Jonte et Dourbie, et au sud le grand causse du Larzac.

Cette steppe rase a été dégradée par le pâturage intensif des moutons, qui parcourent en grands troupeaux l’ensemble des Causses. Cet élevage est toute l’économie caussenarde, car la culture se réduit à l’utilisation des dolines qui portent des céréales et des cultures fourragères. Les brebis de race de Lacaune sont élevées pour leur lait qui sert à la fabrication du roquefort, fromage produit depuis la fin du XVIII^e siècle. Étant donné que pour obtenir 2 kilogrammes de fromage, il faut le lait de 50 brebis, l’aire de collecte de lait s’étend aux garrigues languedociennes, aux Pyrénées, à la Corse, d’où est envoyé un fromage brut, affiné ensuite dans les caves de Roquefort; la consommation de ce fromage est importante et la production locale de lait est insuffisante. On fabrique aussi un fromage de lait de vache: le bleu des Causses. La production de fromages a été concentrée dès la fin du XIX^e siècle. Quelques difficultés surgissent, dues au manque de main-d’œuvre en général et de bergers; on pratique aussi un élevage extensif de moutons pour la viande, qui demande moins de personnel. L’élevage laitier produit des ressources annexes: vente des agneaux de trois semaines ou de trois mois, qui sont abattus; la peau a été la source de l’industrie gantière de Millau (21 788 hab. en 1994), centre très important de la ganterie fine; la laine est travaillée à Lodève (7 602 hab. en 1994), où elle sert à la fabrication de draps de laine, et à Saint-Affrique (7 798 hab. en 1994); le fumier de brebis est utilisé dans les vignobles languedociens.

Le tourisme est en développement constant avec la visite des merveilles du karst, les randonnées, le parc national des Cévennes qui englobe une petite partie des Causses (causse de Sauveterre, causse Méjean, causse Noir et causse du Larzac). Le causse du Larzac est le domaine d’un camp militaire, dont l’extension, longtemps sujet de contestation, n’est plus envisagée. Le reboisement progresse. La population est très faible, à tel point que les infrastructures publiques ne sont en apparence plus rentables sur le causse Méjean. L’habitat se concentre dans les vallées étroites et abritées; peu de maisons se trouvent sur le plateau même. Les villes sont à la mesure de la faible population: Mende, chef-lieu de la Lozère, avec 11 286 habitants en 1994, n’a qu’une fonction administrative; de même Florac, qui réunissait 2 065 habitants en 1994.

Causses

(les) plateaux calcaires de France, dans le S. du Massif central. Ces pays pauvres, minés par les eaux souterraines, sont creusés de profonds cañons (gorges du Tarn).

Encyclopédie Universelle. 2012.